mardi 12 octobre 2010

Une étoile est née




Il y a quelques semaines, Gwen et moi avons eu l'agréable surprise de recevoir (via ce blog) le mail d'une doctorante, Isabelle Boisse.

Son sujet d'étude étant l'astrophysique, et en particulier les exo-planètes (planètes extrêmement lointaines), elle demandait l'autorisation d'utiliser quelques cases extraites des "Derniers Jours d'un Immortel" en guise d'introduction à ses travaux, et nous proposait en échange de venir assister à la répétition de sa soutenance de thèse.

Autant dire que nous fûmes tout à fait enchantés de la proposition et que nous nous rendîmes avec empressement à l'Observatoire de Paris. Les occasions de sortie sont parfois rares pour ces travailleurs acharnés que sont les auteurs de BD.





Dire que nous comprîmes dans le détail les finesses de la thèse d'Isabelle serait peut-être légèrement hâtif, mais nul doute que nos deux esprits subtils saisirent les grandes lignes de la démonstration.

Après tout, il ne s'agissait jamais que de vitesse radiale, de transit photométrique, de brouillage azimutal, ou d'astéro-sismologie. Rien de bien sorcier.





De temps à autre, nous relevâmes bien une légère coquille ou approximation dans le texte d'Isabelle, mais rien qui ne soit réellement grave, et Gwen et moi nous gardâmes bien d'en faire l'étalage à voix haute, nous contentant de quelques échanges de regards complices et amusés.





Le seul moment un peu délicat de cette expérience fut lorsque les professeurs d'Isabelle se tournèrent tous vers nous, en fin de soutenance, pour savoir si cette présentation "succincte et volontairement vulgarisatrice" nous inspirait des commentaires.

Gwen ayant visiblement décidé de me laisser répondre (en se tassant ostensiblement derrière mon dos pour échapper aux regards), je pris le temps de la réflexion, durant quelques longues minutes, avant de répondre que les schémas explicatifs étaient "vraiment très jolis avec leurs petits traits partout même que des fois on dirait des haricots qui sautent joyeusement sur un drap".





Sans doute impressionnés par la pertinence de cette remarque, les augustes professeurs ne jugèrent pas utile d'ajouter le moindre mot et restèrent eux aussi longuement silencieux... Avant qu'une astrophysicienne de renom ne se penche vers un collègue réputé pour demander à voix basse : "C'est qui c'est deux là ?"

Craignant d'être reconnus et harcelés de demandes de dédicace, nous préférâmes dès lors partir rapidement.





Isabelle a depuis ce jour passé sa soutenance avec succès, probablement portée par les ondes positives de notre participation symbolique à son ouvrage.

Autant vous dire que mes collaborateurs et moi restons tout à fait ouverts à d'autres invitations inattendues, n'hésitez donc surtout pas.

Nous sommes même prêt à nous engager formellement à ne rien dire en fin de soutenance.