vendredi 12 février 2010

Le diable amoureux, et autres films jamais tournés par Méliès




Méliès était un génie du cinéma, un inventeur fantastique et un grand amateur de merveilleux.
Bref, une sorte de synthèse de tout ce qui m'a toujours fait rêver depuis mon enfance.





Dès lors, comment rendre hommage à un artiste qu'on admire totalement ?

Car comme le disait fort bien La Rochefoucauld, "Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement", ce que j'interprète par le fait qu'on ne peut regarder en face ni ce qui nous terrorise, ni ce qui nous aveugle d'admiration (les deux étant souvent mêlés).

Reste cependant la possibilité d'emprunter des chemins très détournés, des "chemins mystérieux", stratégie pour laquelle j'ai opté dans cet album.





"Le diable amoureux, et autres films jamais tournés par Méliès" ne parle donc pas tant de la vie de Méliès que de l'apparition (et la disparition) de son univers, un monde onirique que j'ai essayé d'approcher par petites touches, à travers 7 histoires courtes, en citant ça et là des personnages ou des sujets chers au réalisateur.






On découvrira donc, dans "La chasse à l'étoile polaire", comment Méliès va rencontrer les Rois Mages et comment il échouera lamentablement à les filmer.

Dans "La trapéziste escamotée", on découvrira qui jette de pauvres jeunes femmes presque innocentes du haut de la Tour Eiffel.

"Un Fantôme sur la lune" commencera dans un zoo humain de l'exposition Universel et se terminera dans l'espace (preuve que cet album est riche en péripéties).

"La Nuit du Zouave" vous apprendra pourquoi Houdini, fan américain de Robert-Houdin, ne prendra plus jamais un bateau-mouche de sa vie.






Du "Diable amoureux" (qui donne son nom à l'album comme les plus sagaces d'entre vous l'auront noté), que dire, si ce n'est qu'il s'agit d'un récit grave, triste et étrange.

"La Nécropole mécanique" vous révèlera les plus sinistres secrets du célèbre Moulin de la Galette.

Enfin, en guise d'apothéose, "Les fééries récalcitrantes" vous expliqueront de manière fort didactique pourquoi Méliès a définitivement arrêté le cinéma, sur la pression amicale mais néanmoins virile du Pôle Nord Véritable (qui sinon va tuer tout le monde).




...Et je terminerai en ajoutant que Frantz dessine toujours aussi bien, que c'en est un pur régal pour les yeux.

Bonne lecture !